
Hurlements, larmes, roulades par terre au supermarché, portes qui claquent…
Les colères des jeunes enfants sont parfois aussi impressionnantes qu’épuisantes. Pourtant, ces tempêtes émotionnelles sont normales, fréquentes, et même nécessaires dans le développement des tout-petits.
Mais alors, comment réagir sans crier à son tour ? Comment accompagner son enfant dans ces moments intenses, sans se sentir dépassé(e) ?
Dans cet article, on t’explique comment comprendre et gérer les colères des enfants en bas âge avec bienveillance et efficacité.
🧠 Pourquoi les jeunes enfants font-ils des crises ?
Avant 6 ans, le cerveau de l’enfant est encore en construction, notamment la zone qui permet de réguler les émotions (le cortex préfrontal). Résultat : quand une émotion arrive, elle déborde.
Il ne fait pas une crise pour te tester, ni par caprice, mais parce que :
- Il ne sait pas encore gérer sa frustration
- Il ne comprend pas ses émotions
- Il manque de mots pour s’exprimer
- Il est fatigué, affamé ou surstimulé
💡 La crise est souvent le seul moyen qu’il a pour évacuer une tension trop forte.
⚠️ Ce qu’il ne faut surtout pas oublier
Un enfant en crise n’a pas besoin d’un sermon, il a besoin d’un soutien.
Cela ne veut pas dire qu’il faut tout accepter ou céder à tout.
Mais au cœur de la tempête, il a besoin d’un adulte solide, calme et sécurisant, capable de l’aider à retrouver un apaisement intérieur.
💬 Comment réagir pendant une crise ? 5 étapes concrètes
1. Rester aussi calme que possible
Ton calme est son repère.
Plus tu cries, plus son cerveau “primitif” s’active, et plus la crise s’amplifie.
🧘 Respire profondément, rappelle-toi que ce n’est pas contre toi, c’est un débordement qu’il ne sait pas encore gérer.
2. Valider son émotion
“Tu es très en colère, je vois que c’est dur pour toi.”
“Tu voulais ça, et c’est frustrant de ne pas l’avoir.”
Nommer l’émotion, c’est l’aider à la reconnaître et à la traverser.
3. Mettre un cadre clair et rassurant
“Tu peux être fâché, mais tu ne peux pas taper.”
“Je suis là, je t’écoute. On va trouver une solution ensemble.”
Tu montres que tu n’acceptes pas tout, mais que tu restes présent·e et aimant·e.
4. Laisser un temps de décharge
Si ton enfant hurle, pleure, se roule… parfois, il a besoin de sortir ce qu’il a en lui.
Tu peux lui proposer un espace sécurisé, ou simplement rester près de lui en silence, jusqu’à ce que ça passe.
🤍 L’important, c’est qu’il ne vive pas ce moment seul.
5. Revenir au calme ensemble
Une fois la crise passée, propose un câlin, un dessin, une respiration ensemble.
C’est le bon moment pour :
- Revenir sur ce qu’il a vécu : “Tu étais très en colère parce que…”
- Chercher des solutions ensemble : “La prochaine fois, on peut…”
- Valoriser le retour au calme : “Tu as réussi à te calmer, bravo.”
🧸 Et pour éviter les crises ? Quelques astuces de prévention
Même si elles ne sont pas toujours évitables, tu peux réduire leur fréquence grâce à quelques bonnes pratiques :
| Astuce | Pourquoi ça aide |
|---|---|
| Anticiper les transitions | L’enfant gère mal les changements soudains |
| Proposer des choix simples | Il se sent acteur, pas contrôlé |
| Avoir des routines claires | Cela le rassure et diminue l’opposition |
| Veiller aux besoins de base | Fatigue, faim, surstimulation = terrain de crise |
| Laisser de la place à l’émotion | Plus il peut s’exprimer, moins il explose |
🚫 Ce qu’il vaut mieux éviter
- Punir ou isoler pendant une crise (cela renforce l’insécurité)
- Ridiculiser (“Tu fais un caprice !”, “Tu es ridicule”)
- Minimiser (“Ce n’est rien”, “Arrête de faire ton cinéma”)
- Céder à tout pour éviter les pleurs (l’enfant n’apprend pas à se réguler)
🌼 Mot de la fin
Les colères sont des cris du cœur, pas des caprices.
En les accueillant avec calme, cadre et bienveillance, tu donnes à ton enfant un cadeau immense : celui d’apprendre à vivre ses émotions, sans honte ni violence.
Et si tu n’y arrives pas toujours, ce n’est pas grave : tu fais de ton mieux.
L’essentiel, c’est la connexion, pas la perfection 💛
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